Le Massage Tok Sen, transmis de maître à élève depuis plus de 500 ans, est originaire de la région de Chiang Mai au Nord de la Thaïlande, l’ancien Royaume Lanna.
Le terme Tok signifie percuter. Sen, quant à lui, désigne les lignes d’énergies, analogues aux méridiens chinois et aux nâdis indiens, qui parcourent le corps. En effet, ce massage, effectué par-dessus les vêtements, consiste en des séries de percussions le long de ces lignes. Pour ce faire, le praticien dispose de deux outils : un coin en bois qu’il tient dans une main et qu’il fait minutieusement glisser le long des Sen et, dans son autre main, un maillet, qu’il soulève à une cadence régulière et laisse librement retomber sur le coin.
Le bois traditionnellement utilisé pour la confection de ces accessoires provient d’une espèce de tamarinier, un bois dur, récolté après avoir été naturellement foudroyé. Une fois le maillet (krône) et le coin (lime) sculptés, des moines bouddhistes les bénissent et y inscrivent un mantra. Celui-ci est répété par le masseur au début de chaque séance afin de « réveiller » le potentiel de ces outils.
Avant de commencer, le praticien exerce quelques pressions manuelles, telles celles du Nuad Thai, sur la zone du corps qu’il va travailler afin de chauffer les tissus et d’identifier les potentiels blocages. Il procède ensuite à une série de percussions, puis applique de nouveau quelques pressions permettant au corps d’intégrer les sensations. Il recommence ainsi sur les autres lignes énergétiques.
Si cette technique du Tok Sen peut sembler, à première vue, quelque peu « agressive », la sensation qu’elle procure est en réalité douce et relaxante. Les vibrations engendrées par l’entrechoquement des outils de massage pénètrent le corps en profondeur en se communiquant à tous les tissus : peau, muscles, fascias, nerfs, os… De plus, le son résultant des percussions, tel un tambour chamanique, entraîne le mental dans une détente profonde, permettant au corps et à l’esprit de s’unifier.
On ressort d’une séance comme re-sculpté, libéré d’entraves. Le corps est tonifié, chaque cellule ayant vibrée, résonnée… le Lom Pran, ou souffle vital qui s’écoule dans les Sen, circule plus librement. On se sent unifié, léger et vivant.